(Québec) L'anglais intensif en sixième année ne doit pas être obligatoire, tranche le Conseil supérieur de l'éducation.
En 2011, le gouvernement libéral a annoncé son intention d'étendre à toutes les écoles du Québec le programme d'anglais intensif en sixième année. Cette formule prévoit que la moitié de l'année est consacrée à l'apprentissage de la langue de Justin Bieber et l'autre, à l'enseignement des autres matières.
La décision a soulevé la controverse et le débat est loin d'être clos. L'actuel ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a toujours l'intention d'aller de l'avant dans toutes les écoles, sauf exception.
Dans un avis rendu public mercredi, le Conseil supérieur de l'éducation émet toutefois de sérieux bémols concernant cette implantation généralisée.
Oui, l'anglais intensif est une méthode efficace pour apprendre l'anglais, peut-on lire. Mais seulement si plusieurs conditions favorables à la réussite sont respectées. «Sinon, c'est du temps perdu», résume son président, Claude Lessard.
Et la liste des «conditions essentielles» est longue. Les enseignants doivent être bien formés pour ce type de programme. La coordination entre le titulaire de la classe et le prof d'anglais est primordiale. Les enseignants doivent aussi être capables de répondre aux besoins des élèves en difficulté, plus vulnérables. Pour éviter que l'anglais intensif nuise aux autres matières, l'enseignement devrait être modifié dès la cinquième année pour y intégrer des notions de sixième année.
Puisque ces conditions peuvent être difficiles à mettre en place dans toutes les écoles, le Conseil recommande au ministre de ne pas rendre cette formule obligatoire. Présentement, seulement 15 % des élèves de sixième année suivent ce programme intensif.
Pas une menace
Par ailleurs, le Conseil affirme que l'enseignement plus efficace de l'anglais ne doit pas être considéré comme une menace pour le français au Québec. «L'unilinguisme ne protège pas de l'invasion de l'anglais et n'assure pas la qualité du français», affirme M. Lessard.
L'organisme recommande aussi de faire une plus grande place aux autres langues dans le programme d'éveil à l'anglais, offert en première et deuxième année, particulièrement dans les écoles fréquentées par une grande proportion d'élèves allophones.
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